Siffle au vent...[PV Jiro Ishimoto]

Jiro avait passé une très mauvaise nuit, et l'absence de jeu depuis plusieurs jours le frustrait au plus haut point. Il patienta durant des heures, assis à son endroit favori, sur le toît du plus haut batiment de Seoul, jusqu'à ce que le jour commence à être bien avancé. En bas, la ville grouillait de vie, les coréens allaient à leur travail ou bien en cours, sous l'oeil désabusé du japonais. Le vent qui commençait à souffler sur sa peau nue le fit doucement frissonner, et il se releva, bougeant lentement pour délier ses muscles engourdis. Un coup d'oeil sur la ville en bas, et il descendit en silence dans les rues qui se vidaient peu à peu. Le jeune homme n'avait pas envie de rentrer dans son quartier, mais la ville vide perdait un peu de son attrait. Un soupir s'échappa de ses lèvres, alors qu'il se dirigeait à pas lents vers les coins plus éloignés du centre ville. Les mains dans les poches et le nez plongé vers le sol, il avança sans regarder où il allait, au hasard des rues. Il croisa quelques jeunes surexcités, quelques couples enlacés, et chaque fois, il se faisait plus silencieux encore, s'écartant discrétement. Pas interessé, pas envie de croiser des regards enamourés ou complétement défoncés. Quelques enseignes clignotaient, alors qu'il s'éloignait de plus en plus de la ville. Un marchant ambulant l'aborda, mais le regard glacial de Jiro le dissuada d'insister. Le vent qui continuait de souffler sur ses bras découvert et s'engouffrait sous son marcel blanc, trop grand pour lui. Il était sorti coloré, aujourd'hui. Son regard erra un instant sur le pantalon de toile légére aux motifs bleus, noirs, oranges et blancs, sur l'inscription en cercle noire et jaune sur son marcel... Replaçant la casquette assorti sur sa tête et dégageant les quelques méches de cheveux tombant sur un côté de son visage, il eut un instant d'hésitation face aux carrefour qui s'offrait à lui. Jouant machinalement avec le piercing à sa lèvre, il regarda dans les deux directions qui ne retournaient pas vers la ville. Devant lui, ou à sa droite. Il reprit son chemin au bout de quelques secondes, tournant à droite. Préférence pour la route la plus sombre. Il n'y avait pas de lumière, au bout de ce chemin là.
Quelques minutes plus tard, il buta sur une pierre jetée sur le goudron. Manquant de tomber, il se rattrapa de justesse en lachant un juron, chose qui ne lui arrivait quasiment jamais. Il était exténué, depuis plusieurs nuits, il ne trouvait plus le sommeil. Passant une main sur son visage, dont il avait caché les cernes et les traits de fatigue sous une légére touche de maquillage, il se morigéna intérieurement. Il ne devait pas se relacher. Il vivait dans un monde étrange, et il savait pour pratiquer ce petit jeu aussi souvent que possible que la stress et les nuits blanches étaient fatales. Perdu dans ses pensées, il repris sa marche silencieuse, les yeux rivés sur ses pieds. Relevant la tête machinalement, il vit, un peu plus loin, ce qui ressemblait à une usine immense. Jetant un regard circulaire autour de lui, il décida de s'aventurer là-bas, préférant occuper des lieux perdus qu'une chambre sale et dont les murs se refermaient sur lui. En s'approchant, il découvrit sans surprise que "l'usine" était désafectée, vu l'état dans lequelle elle était restée depuis la dernière fois qu'on était venu y travailler. Il poussa une grille dans un grincement atroce et déchiffra au passage l'inscription presque éffacée. "Centrale [...], Ne pas Entrer". Haussant les épaules, le japonais s'engouffra malgré tout dans les couloirs sombres, au hasard de ses pas. Le vent qui soufflait à l'intérieur produisait un bruit de tôle froissé et des sifflements stridents. Ou du moins, c'est comme ça qu'il les percevait. Il déboucha sans savoir comment dans ce qui semblait être une pièce centrale de l'usine. Il était sur une sorte de coursives de fer, surplombant une salle circulaire. L'ensemble avait l'air d'avoir subit le passage d'un ouragan. C'était assez amusant. Mais pas assez pour le jeune joueur qui était avide de chasse depuis des jours. Il esquissa un geste pour se retourner et revenir sur ses pas lorsque son regard heurta une forme alléchante pour le japonais. Il allait peut-être pouvoir s'amuser. Peut-être. Il était fatigué, prêt à tomber dans un état comateux. Prenant soin de ne pas faire grincer les tôles sous ses pieds, il s'avança sur la coursive et s'assit en tailleur, les yeux braqués sur la silhouette féminine en contre-bas. Une lueur dansant dans les yeux, il se demanda combien de temps elle mettrait pour le remarquer. Parce qu'il savait parfaitement que lorsqu'il regardait quelqu'un avec une telle envie de jouer, il ne passait pas inaperçu. Brulant des yeux le dos de la silhouette inconnue, il se passa furtivement la langue sur les lèvres, impatient de voir le visage de la jeune fille dont il ne voyait pour le moment que le dos.

Sous la plainitude de cette lueur que Naomi admirait tant bien que de mal pour pouvoir le toucher ou la regarder. Lueur légèrement blanchis par la lumière du soleil et qui vint frapper la moitié de son visage qu'elle avait caché dernière une partie de ses cheveux.

Seule...Oui ! Ce qu'elle espérait...Elle ne voulait pas être dérangée ! Celui qui l'a dérangerait serait soumis à elle sous un poignard qu'elle avait caché soigneusement dans sa manche de manteau. Elle voulait être seule...Toute seule...Seulement qu'on la laisse tranquille et la laisser admirer cette lueur. Naomi aimait tout simplement le silence. Elle aimait tellement être dans un endroit calme et silencieux. Elle pouvait même entendre des murmures des rongeurs sales qui rodaîent dans cette vieille centrale. Naomi avait une assez bonne ouïe.

Elle préférait être dnas ses endroits que d'être entourée par des gens qui fumaient ou qui buvaient de l'alcool à chaque nuits, chaque heure, chaque minutes et chaque seconde. La vie ne la pas laissait le choix que d'accepter ce qu'elle vivait en ce moment. Elle donnerait n'importe quoi pour être à une autre époque ou un autre endroit pour seulement admirer, entendre, et regarder le silence et le calme...Quitte aussi à perdre sa vie. Pour elle, la vie était fini pour elle...Plus rien n'avait d'importance pour elle à part seulement subir et obéir aux désirs et les ordres de son chef et chef provisoire...Ses supérieurs.

Des parents qui l'ont abandonné, une famille qui la renier...Elle était qu'une erreur de toute sa vie...Elle en voulait à la vie et à la mort. Pourquoi la vie ? Elle se demandait pourquoi était-elle née si elle n'était qu'une erreur. Elle en voulait à la mort ? Pourquoi la mort ? Pour la seule raison qu'elle n'avait plus besoin de vivre et elle n'aimerait pas laissé de trace dans ce mode immonde. L'utiliser comme des specimen, c'était horrible, affreux...Pire qu'un cauchemar...C'était l'enfer...Etre enchaînée ainsi, Naomi n'y avait pas pensé...Tout ce qu'elle voulait c'était qu'on la laisse tranquille...Ce qui n'était pas le cas.

Naomi ne se retournait pas, elle entendait des pas. Des pas essayant d'être discret et silencieux...Vraiment pathétique pour la personne qui était là...La personne ne savait pas à qui elle avait à faire. Naomi baissa ses bras, préparant à sa venue...Qu'est-ce que ces personnes la voulait encore ? Elle en avait déjà assez avec son chef provisoire...Mais maintenant qu'est-ce qu'elle voulait cette personne ?

Toujours de dos, elle prépara dans poignard, essayant de ne pas se faire repérer...Elle fit descendre la manche de son poignard à sa main...Puis le silence...Elle ferma les yeux...

-A qui ai-je l'honneur ?

Pourtant, elle savait que cette personne était un jeune homme à entendre la respiration et ses pas de tout à l'heure...C'était certainement un jeune homme.

EDIT : [hj : J'aime beaucoup ton post =D]

[hj: merci ^^. Pardon pour ce post, il est bancal...]

Rapide. Elle était plus interessante que les proies qu'il chassait d'habitude. Ses lèvres se soulevérent dans un rictus appréciateur. Il n'aurait pas dû être si relaché dans les couloirs, même s'il était persuadé qu'il n'y avait personne à ce moment là. Mais le mal était fait, et il était plutôt content du résultat. Il se passa la langue sur les lèvres en se redressant légérement, les yeux braqués sur la fine silhouette qui lui tournait toujours le dos. Pas sur que ce soit un honneur. Sans se mettre sur ses deux jambes, il laissa échapper un rire bref, avant de prendre la parole. Il avait la voix cassé, rauque, signe qu'il n'avait pas dit un mot depuis bien longtemps. Son exclamation dans la rue quelques tems plutôt mis à part.

Un joueur. Un simple joueur.

Les yeux brillants, il continua d'observer celle qui restait une inconnue. Qu'importe, il n'aimait pas savoir le nom des gens qu'il entrapercevait. Surtout lorsqu'il les avait dans sa ligne de mire. Il glissa sa main le long de sa jambe, frolant la lame contre sa peau au travers du tissu. Il ne fit presque aucun effort pour dissimuler son mouvement. Vu la vitesse à laquelle elle l'avait repéré, ça n'aurait servi à rien. Et puis... C'était si palpitant de jouer.

*Elle n'est pas pour toi.
Qu'est-ce que tu en sais?
Crois-moi...Elle n'est pas pour nous.
Laisse moi. On a rien à se mettre sous la dent depuis des jours.
Tu ne fais pas attention. Ne te jette pas sur n'importe qui.*

Jiro tappa impatiemment du pied sur la tôle, provoquant un bruit assourdissant. L'Autre comprenait forcément son besoin de jouer. Alors pourquoi est-ce qu'il était sur ses gardes? Agacé, il baissa les yeux vers la jeune femme en contre-bas. Il n'allait pas abandonner la partie parce que son instinct lui disait qu'il y avait quelque chose qui clochait.

*Tu te jettes à l'aveuglette sans faire attention. tu t'en mordras les doigts.*

Jiro serra les poings et les dents. Il chassa l'Autre de son esprit, preférant s'attarder sur la silhouette bien faites, un peu plus bas. Si la partie tournait mal, elle n'en serait que plus excitante. On ne lui avait pas encore infligée de défaite, et il doutait fortement qu'une femme puisse le battre. L'insidieuse pensée que son attitude sexiste lui jouerait des tours s'introduit dans son esprit. Les yeux brulants, il se contenta de fixer le dos de la jeune femme.

[hj : Mais non, c'est rien ne t'en fais pas =D]

Qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce que cette personne fait encore ici ? Pourquoi n'était-elle pas parti ? Pourquoi rester ici à la regarder de dos ? Oui ! Des yeux derrière son dos...Naomi pouvait sentir des yeux brûlants lui transpercer presque son coeur...Affreux mais tellement agréable...Pourquoi les gens cherchait-il encore à la nuire hors qu'elle n'avait rien fait ? Pourquoi ces gens se mêlaient-ils des affaires des autres ? Pourquoi s'en prennaient-ils à des victimes faibles ? Dans la liste, Naomi était un des victimes. Mais personnes ne la connaît vraiment ce qui raviver Naomi qui détestait par-dessus être mêler à des histoires qui n'ont rien à faire avec elle.

Toujours de dos...Elle n'osait pas se retourner. Pourquoi ? pour la simple raison qu'elle n'avait pas envi de voir le visage de sa prochaine victime et elle espérait aussi que cette personne savait se battre au moins il y aurait un peu d'action...Le pire c'était que cette personne était un homme...Fort ou faible ? Elle entendit sa réponse tellement simple...

Un joueur ? C'était sûrement une personne habile au combat alors...Intéressant alors...Ca faisait un moment qu'elle n'avait pas combattu, mais pour l'instant elle préférait ne rien faire. Juste le temps de canaliser ses faits ses gestes...Elle canalisait ses gestes avec une attention au moins cette personne était impatiente même très impatiente à entendre les tapotements sur la tôle. Ce qui la laissa échapper un ricanement. Pathétique ! Mais un combat se fait face à face...

Naomi se retourna d'une lenteur frustrante...Ses cheveux commençaient à se laisser tomber en arrière, laissant une moitié cacher la moitié de son visage. Elle se mordit légèrement la lèvre inférieur qui était surbrillancé avec une couleur noir légèrement touché par un blanc de muguet. Maintenant elle était complètement face au jeune homme qui ne faisait rien pour l'instant...Elle restait comme même méfiante vis-à-vis des personnes qu'elle rencontrait...C'était rare qu'il y avait des personnes qui se promenait ainsi dans ce lieu toride...Cela lui donna des frissons, l'exitation extrême de voir quelqu'un ainsi vêtu se promener dans cette endroit que seule Naomi avait la permission de s'y rôder...C'était son territoire. Elle regarda le jeune homme.

-Un joueur ? Intéressant...Que fais-tu ici ?

Naomi avait posé cette question d'unx voix assez sensuelle et sèche à la fois...Elle voulait voir la réaction du jeune homme. Si la réaction qu'elle attendait était bonne...Elle le laissera mais si c'était le contraire alors...Du sang se jetera dans les mains de Naomi...Car il devait savoir déjà qu'elle réponse attendait Naomi.

Il perdait patience. Il le savait et ça l'énervait encore plus. Il fit malgré tout un effort pour garder un visage de marbre. Une seconde, il détacha son regard de la jeune fille pour observer la pièce autour d'eux. Il n'aimait pas tellement cet endroit. Il préférait largement la foule, Seoul l'attirait. Un endroit pareil.. Il se sentait un peu oppressé. Pas qu'il fut claustrophobe, mais il se sentait plus a l'aise à l'air libre. Une seconde. Et il regardait de nouveau la jeune fille. Il n'avait pas envie de sang. Il n'avait jamais envie de sang de toute façon. Mais il adorait jouer au chat et à la souris. Qu'importe s'il se retrouvait dans le rôle de la souris. Il savait que son agacement par rapport à l'Autre allait surement être mal interprété, mais c'était trop tard. Il n'allait pas expliquer qu'il se battait avec lui même pour savoir s'il restait ou s'il partait! De toute façon, ce n'était pas quelqu'un de loquace. Il bougea légérement. Il avait passé la journée assis dans la même position, son sang allait finir par ne plus circuler. Il baissa les yeux, les releva sur la jeune fille et eu un instant de surprise. Elle se retournait. Les yeux pétillants, il détailla la taille fine, les mains blanches et le visage doux. Un frisson le parcourut. Il adorait ça.

*Que la partie commence.*

Elle le regardait de la même façon qu'il observait ses proies du haut de son immeuble. Un sourire apparut sur son visage impeccable. Un instant, il se demanda si elle garderait le silence. Si le jeu se baserait sur des regards. Apparement pas. Sa voix le fit agréablement frissonner.

Un joueur ? Intéressant...Que fais-tu ici ?

Il haussa un sourcil, étonné. Elle le tutoyait? En même temps... Pourquoi pas. Il ne méritait pas le respect, personne ne pouvait le vouvoyer. Le fond du fond était pour lui, il ne fallait pas s'attendre à ce que les moeurs de bonne famille rôdent par ici. N'empéche qu'il y avait des fois où il se surprenait à exiger un minimum de respect de la part de ses proies. Pas cette fois. Il le savait, elle n'aurait jamais eu aucun respect à lui témoigner, quelle que soit les circonstances dans lesquelles ils se soient rencontrés. Il ne répondit pas tout de suite, se passant la langue sur la lévre supèrieure. Il ferma les yeux un instant, comprenant que la fatigue attendait le moindre moment de faiblesse de sa part pour l'emmener dans les bras de Morphée. Deux murs. Elle, en bas. Et son manque de sommeil. Un rictus déforma ses traits si doux. Il voulait bien relever le défi. Ne pas s'écrouler aux pieds de la jeune femme. Quelqu'en soit la raison. Finalement, il ouvrit la bouche, sa voix toujours autant cassée.

Je joue.

Quoi de plus evident. Un joueur qui joue. Il plongea ses yeux dans ceux de la jeune femme, continuant à sourire. Prenant appui sur le sol, il se releva, prenant soin de ne pas faire grincer la tôle sous son poids. Au lieu de descendre, comme il avait pensé le faire au début, il recula d'un pas et s'adossa au mur, les yeux toujours braqués sur la jeune femme qui lui faisait désormais face. Il pressa la lame contre sa jambe puis laissa sa main dans une poche. Il se foutait de sortir une arme. Il n'avait pas l'intention de se jetter sur la jeune fille, encore moins d'ici. Les jeux à distance était un peu plus dans ses cordes. Un soupir discret s'échappa de ses lèvres. Il sentait son inconnue bouillir en bas, et de nouveau elle lui arracha un sourire. Les émotions forte des autres le rendait.. Pas heureux, mais presque. C'était comme si son propre coeur se mettait à battre, et c'était une sensation qu'il ne se souvenait pas avoir eu avant. Le japonais attendit calmement, son sourire sardonique collé aux lèvres.